Amandine Aftalion est directrice de recherche au CNRS.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Paris, elle travaille à la frontière entre mathématiques et physique.
En parallèle de son travail de chercheuse, elle est aussi en charge du concours VideoDiMath, dont CASIO est partenaire, et auteur du livre « Pourquoi est-on penché dans les virages, le sport expliqué par les sciences en 40 questions », sorti le 31 Août 2023. 

BOOST YOUR CURIOSITY : Amandine Aftalion et le concours VideoDiMath !

Quel est le principe du concours VideoDiMath ?

Chaque année, avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, VideoDiMath propose aux lycéens et collégiens de réaliser en classe une vidéo de trois minutes maximum.

L’objectif ? Expliquer un problème de mathématiques de manière plaisante, créative et pédagogue!

Les vidéos permettront aux élèves de se poser une question de mathématiques ou de physique, de la résoudre et de l’exposer avec dynamisme pour montrer que les mathématiques et la physique sont autour de nous, actuelles et plaisantes. Cette année, dans le cadre de l’année de la physique, le concours s’ouvre à la physique, avec des problèmes de physique, plutôt en lien avec des mathématiques.

 

Chez CASIO, nous sommes fiers d’être partenaires du concours VideoDiMath, qui propose une approche différente des maths et de la physique aux élèves !
Pour en savoir plus et participer au concours, rendez-vous sur le site de VideoDiMath :

Quelles sont les modalités pour participer ?

Ce sont les enseignants qui inscrivent leurs élèves et valident le contenu scientifique.
Ils doivent s’inscrire sur le site avant fin décembre pour annoncer le nombre de vidéos qu’ils vont soumettre.
Les vidéos devront ensuite être envoyées avant la mi-mars (au moment de la semaine des maths).

Pouvez-vous nous dire un mot sur les gagnants de l’an dernier ?

Le prix lycée est une vidéo gaie et dynamique réalisée par une classe de Niort qui explique pourquoi le format de la feuille A4 fait 21 sur 29,7 cm (avec une chute à ne pas manquer « ça déchire ! » ).

Le prix collège est une vidéo d’un petit groupe de Bonnelles (78) qui explique la différence entre sphère et boule dans une mise en scène dynamique et pleine de bonne humeur faisant intervenir la masse volumique.
Personnellement je préférais une autre vidéo avec des chameaux mais le jury a considéré qu’il n’y avait pas assez de contenu mathématique.

Ce n’est pas facile de trouver l’équilibre entre contenu mathématique consistant, côté plaisant et agréable et scénario enlevé. Beaucoup de vidéos étaient très réussies et ce n’est pas toujours facile de départager !

Comment vous est venue l’idée de créer ce concours ?

A l’origine, VideoDiMath est une plateforme de vidéos pédagogiques de mathématiques destinées aux enseignants, lycéens / collégiens, mais aussi au grand public ! Le but était à la fois de faire connaître nos vidéos et enrichir notre chaîne YouTube avec les meilleures productions des élèves.

Vous avez réalisé plusieurs vidéos pour le site VideoDiMath, laquelle préférez-vous ?

J’aime beaucoup la vidéo où j’interview Isaac Newton : d’une part parce que c’était un défi de trouver une belle photo d’une statue de Newton et de la mettre en mouvement pour donner l’illusion qu’elle parle ; d’autre part parce que les lois de Newton sont au cœur de ma recherche, elles sont à la fois assez simples à formuler mais en même temps très puissantes.

J’aime aussi beaucoup cette citation à la fin de la vidéo « à mes yeux il me semble que je n’ai été qu’un enfant jouant sur le rivage, heureux de trouver de temps à autre, un galet plus lisse ou un coquillage plus beau que les autres, alors que le grand océan de la vérité s’étendait devant moi, encore inexploré ».
Mais je suis très fière de toutes les vidéos réalisées avec le lightboard, notre tableau en verre qui permet d’écrire face à son auditoire.

Vous travaillez au sein du CNRS, quel est votre métier ?

Mon métier, c’est de faire de la recherche, c’est-à-dire d’avoir des idées nouvelles pour la compréhension de certains phénomènes et de prouver des théorèmes. Comme me disait un de mes enseignants à l’école normale, des Newton ou des Einstein, qui ont des idées vraiment novatrices, il n’y en a pas beaucoup, mais par contre ce qu’on peut arriver à faire, c’est apprendre des choses dans un domaine et arriver à les appliquer dans un autre ou personne ne l’avait fait.
C’est un peu ce que j’essaye de faire.

Que trouvez-vous intéressant dans le rapport entre le sport et les mathématiques ?

 

 

Dans le sport, c’est exactement ce que je vous disais, je suis arrivée avec une boîte à outils : une capacité à minimiser des énergies, à résoudre ou trouver des propriétés pour des systèmes d’équations différentielles.

Dans la modélisation sportive, beaucoup d’articles sur la performance en course à pied tentaient de simplifier les choses pour n’avoir à résoudre qu’une seule équation. La puissance des mathématiques c’est d’en garder 4 ou 5, et résoudre la problème d’optimisation associé, avec une application directe.

D’ailleurs l’intérêt des journalistes pour mes travaux sur la course à pied m’a encouragée à écrire un livre grand public : « Pourquoi est-on penché dans les virages, le sport expliqué par les sciences en 40 questions ».

Comment vous sentez-vous en tant que femme dans votre poste de chercheuse au CNRS ?

Je ne me pose jamais la question comme cela. C’est toujours les autres qui voient que je suis une femme dans un monde majoritairement masculin.

Je pense que parce que je suis une femme, j’ai eu une approche de la vulgarisation mathématique ou de l’interaction avec d’autres disciplines différentes, peut-être plus ouverte que certains collègues masculins.
Dans le concours VideoDiMath, on voit bien que les filles ont une implication très forte alors que pourtant peu vont faire des maths ensuite. Mais elles savent mettre en scène.